10 idées reçues sur les semences paysannes : ce qu’il faut vraiment savoir

À l’heure où les débats sur l’agriculture et la souveraineté alimentaire sont plus vifs que jamais, il est essentiel de déconstruire certaines idées reçues sur les semences paysannes. Ces semences, sélectionnées et reproduites à la ferme ou dans les jardins, jouent un rôle central pour la biodiversité, l’autonomie des paysan·nes et l’adaptation au changement climatique. Voici un aperçu des points-clés à retenir :

1. Les semences paysannes sont interdites — Faux

Il est tout à fait légal d’utiliser, d’échanger et même de vendre des semences paysannes dans certains cas, notamment pour les jardiniers amateurs et les collectivités.

Mais ces droits restent fragiles face à la pression réglementaire et industrielle.

2. Seules les semences industrielles nourrissent la planète — Faux

Ce sont surtout les agricultures paysannes et familiales qui nourrissent 70 % de la population mondiale, tout en consommant beaucoup moins d’énergie fossile que l’agriculture industrielle

3. Les OGM sont la solution au changement climatique — Faux

Ils n’ont pas démontré leur efficacité en matière de souveraineté alimentaire. Pire, ils sont liés à une hausse de l’usage des pesticides.

4. Les droits de propriété intellectuelle favorisent l’innovation — Faux

Ils freinent la diversité des acteurs, augmentent la dépendance des paysans, et favorisent la concentration du marché aux mains de quelques multinationales.

5. La coexistence entre semences paysannes et semences brevetées est possible — Faux

La dissémination des gènes brevetés via le vent ou les pollinisateurs rend impossible une véritable séparation entre les cultures.

6. Les banques de semences publiques suffisent à préserver la biodiversité — Faux

La biodiversité vivante ne peut être conservée que par la culture active dans les champs et jardins, et non simplement dans des congélateurs.

7. Les semences paysannes sont une réponse au dérèglement climatique — Vrai

Grâce à leur grande variabilité génétique, elles s’adaptent aux terroirs, aux pratiques agricoles et aux aléas climatiques. Elles permettent aussi de réduire l’usage d’intrants et de favoriser les circuits courts.

8. Les produits issus de semences paysannes sont toujours plus nutritifs — Ça dépend

La richesse nutritionnelle dépend aussi des pratiques agricoles, du sol, et de la transformation. Mais les cultures issues de l’agriculture biologique, souvent pratiquée avec des semences paysannes, sont globalement plus saines.

9. Bio = sans hybride — Faux

De nombreuses variétés hybrides F1 sont utilisées en agriculture biologique, notamment dans les circuits de grande distribution.

10. Plus il y a de variétés commerciales, plus la biodiversité est préservée — Faux

Les variétés industrielles sont très proches génétiquement. Ce sont les semences paysannes qui conservent une véritable diversité intra-variétale.

Pourquoi défendre les semences paysannes ?

Parce qu’elles sont reproductibles, diversifiées, évolutives, adaptées à des pratiques durables et porteuses de sens. Parce qu’elles permettent aux agriculteurs et jardiniers de retrouver leur autonomie. Et parce qu’elles sont menacées aujourd’hui.

Chez Semailles, nous croyons au pouvoir des semences locales, bio, reproductibles. C’est pourquoi nous vous invitons à semer en conscience, à questionner l’origine des semences que vous cultivez, et à faire le choix de la biodiversité.

Découvrez l'article complet écrit par le Réseau des Semences Paysannes